Le travail de Jean-François Danquin, dont les formes varient avec les périodes successives de sa peinture, imposée une vérité de l’expression, une ressemblance qui puise sa source dans la photographie. Il use sans vergogne de cet instantané, conscient que la force de la peinture, c’est accélérer la puissance de la photographie.
Quand il interroge tour à tour le quotidien ou l’histoire de l’art, quand il explore le champ de la matière tracée ou l'épure de la forme en exagérant l’effet de la lumière, il prend le parti de ne jamais considérer une forme comme une donnée intangible car il sait que sous le regard, elle ne cesse de se transformer.
Ce travail révèle également une spécificité qui est la sienne : la série. Par cette pratique, il fixe les écarts qui constituent le champ de l’observation en les réinsérant dans des séries picturales et/ou textuelles. Dans ses séries homogènes ou hétérogènes, linéaires ou transversales, l’inscription des énoncés et des visibilités organise la double logique qui sous-tend son œuvre : engendrer l’émotion et lui soumettre l’ironie en représentant la représentation.
“Effacer l’artiste pour ne laisser que l’art lui-même” écrivait Oscar Wilde. La peinture de Jean-François Danquin, quant à elle, trouve sa vérité en effaçant non seulement l’artiste, mais le sujet lui-même, pour retenir pour capter l’imperceptible singularité de l’expression et mieux en affirmer l’existence.
Michel Viollat